Le Triangle de Weimar pourrait apporter un plus à l’Allemagne en termes de politique européenne. Le cadre trilatéral est particulièrement adapté pour obtenir des avancées dans trois domaines prioritaires : assurer la cohésion européenne, renforcer la légitimité de la politique européenne allemande et franco-allemande, et faciliter des processus décisionnels complexes. L’expérience de trois décennies de coopération de Weimar incite toutefois à la prudence. Il ne faut pas surcharger le Triangle, mais lui donner un contenu concret en définissant des priorités ciblées.
Dans la situation actuelle, l’Union européenne a besoin d’un « moteur » élargi et la Pologne constitue un partenaire naturel pour la France et l’Allemagne en Europe centrale. Dans la perspective française, le Triangle de Weimar est un format clef pour les enjeux de sécurité et défense après le Brexit ; il doit également être un outil de coopération économique et industriel pour le « Green Deal » européen ; enfin il est l’un des forums au sein duquel les ambitions géopolitiques d’autonomie stratégique de l’Europe peuvent s’affirmer.
Le Triangle de Weimar a rempli sa mission première : permettre à la Pologne de réintégrer les structures politiques européennes. Toutefois, au cours de ses trente années d'existence, le Triangle n'a joué aucun rôle majeur dans les programmes de politique étrangère de la Pologne, de l'Allemagne et de la France. Et les perspectives d'une éventuelle renaissance de cette structure restent faibles, car les récentes divergences politiques entre les trois pays rendent difficile la recherche d'un consensus sur des mesures politiques concrètes. Le Triangle a néanmoins acquis une dimension sociétale bénéfique en organisant un grand nombre d'actions culturelles et artistiques marquantes qui peuvent et doivent être développées.
Dans le huitième article de la série « Green Deal Reloaded », Pascal Canfin, Président de la Commission de l'environnement du Parlement européen, défend l’idée selon laquelle la législation européenne peut bâtir un chemin crédible pour atteindre les objectifs ambitieux du Green Deal et faire de l’UE une puissance verte à l’échelle mondiale.
Dans le septième article de la série « Green Deal Reloaded », Roderick Kefferpütz, analyste senior au Mercator Institute for China Studies (MERICS), recommande à l'UE en général et au tandem franco-allemand en particulier de poursuivre une politique climatique réaliste à l'égard de la Chine, alliant coopération et concurrence.
Dans ce sixième article de la série « Green Deal reloaded », Camilla Bausch, directrice scientifique et exécutive de l’Ecologic Institute, analyse les opportunités et les défis d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, qui vise à éviter aux entreprises européennes des désavantages concurrentiels liés aux exigences de protection du climat.
Christian Gollier, directeur exécutif de la Toulouse School of Economics (TSE), plaide dans cet article pour un prix du CO2 uniforme, élevé et croissant à l’échelle européenne, afin de faire avancer la transformation écologique de l'économie à la vitesse nécessaire.
Dans le dernier numéro la série de publications « Genshagener Papiere », Florent Marciacq et Tomasz Żornaczuk analysent le rôle de l’Allemagne, de la France et la Pologne à l’égard des Balkans occidentaux – et comment leur coopération dans le cadre du Triangle de Weimar peut renforcer la stabilité, le changement politique et le rapprochement de la région vers l’UE.
Ce prix littéraire franco-allemand a été conçu par La Villa Gillet et la Fondation Genshagen. Cette distinction est décernée tous les ans depuis 2010 avec le soutien du Ministère français de la Culture et de la Déléguée du gouvernement fédéral à la Culture et aux Médias. Le prix, d‘une valeur de de 10 000 euros, récompense un auteur de chaque langue. Les lauréats sont sélectionnés par un jury franco-allemand indépendant.
Wolfgang Lemb, membre de la direction du syndicat IG Metall, et Philippe Portier, Secrétaire National de la confédération CFDT, discutent dans ce troisième article de la série des opportunités et des défis actuels de la « transition juste » en France et en Allemagne. Ils concluent qu’afin d'éviter des ruptures structurelles, les ressources du Fonds de transition juste devraient être considérablement augmentées.
Barbara Praetorius, professeure d'économie et de politique environnementale et énergétique à la University of Applied Sciences for Engineering and Economics (HTW) de Berlin, analyse dans cet article les moyens de préparer l'industrie européenne pour l'avenir grâce à une politique industrielle et climatique ciblée et harmonisée à l'échelle européenne.
Dans cet entretien, les sociologues Yann Le Lann et Sabrina Zajak analysent et comparent les conséquences de la pandémie de la COVID-19 sur les mouvements pour le climat en France et en Allemagne. Les mouvements pour le climat portent un regard globalement critique sur le Green Deal de la Commission européenne.
Dans cet exposé introductif, Patrizia Nanz et Sébastian Treyer analysent les effets de la crise de la COVID sur les processus de transformation sociale, économique et politique à l’œuvre dans la lutte contre le réchauffement climatique, et formulent des recommandations pour leur opérationnalisation.
The conference report "Music, Media, Arts Education. A Pan-European Exchange of Views on Research, Practice and Musical Education in the Digital Age" summarises the results of the online European conference held in November 2020. The conference brought together researchers from the German Federal Ministry of Education and Research's (BMBF) funding line "Digitisation in Arts and Cultural Education" with actors from music education, research and practice throughout Europe.
Même en temps de pandémie de Covid-19, il est essentiel que les acteurs culturels en Europe continuent à dialoguer et à s’intéresser à la situation dans les autres pays. La Fondation Genshagen souhaite contribuer à cet objectif par le biais de sa publication numérique « La culture au temps du coronavirus. Regards d’Allemagne, de France et de Pologne ».
Ce papier rassemble dix articles publiés entre avril et septembre 2020 dans une série de publications en ligne lancée par la Fondation Genshagen, intitulée « Acting European? The European Union and the Weimar Triangle in the Coronavirus Crisis ». Cette série se proposait de mettre en lumière les réponses et solutions politiques destinées à surmonter les effets à long terme de la pandémie de coronavirus, tant dans les pays du Triangle de Weimar qu’au niveau de l’UE.
Dans ce papier, Hans Kundnani et Michał Kuź portent un regard circonstancié sur l’avenir de l’Occident en ces temps de turbulences politiques mondiales. Après avoir présenté différentes conceptions de l’« Occident », ils examinent les dimensions interne et externe de la crise que, selon eux, la communauté de valeurs occidentale traverse actuellement. À leurs yeux, les relations entre les trois États du Triangle de Weimar reflètent certains des clivages propres à cette crise. Il est impératif que l’Allemagne, la France et la Pologne parviennent à régler leurs différends pour que le Triangle de Weimar puisse contrer la menace d’une fragmentation de l’Occident, que les auteurs considèrent comme un scénario d’avenir possible.